Normes en matière d'eau chaude sanitaire

 Introduction

Les normes en matière d’eau chaude sanitaire jouent un rôle essentiel dans la réglementation des performances des systèmes de production et de distribution, garantissant la sécurité, l’efficacité énergétique et la qualité sanitaire de l’eau. Cet article se concentre sur les principales normes en vigueur en Belgique, notamment les NBN EN 26, NBN EN 89 et NBN EN 625, qui couvrent respectivement les appareils de production instantanée, les systèmes par accumulation et les chaudières à double service fonctionnant avec des combustibles gazeux.

Depuis leur adoption, des évolutions importantes ont été introduites pour prendre en compte de nouveaux enjeux liés à la sécurité sanitaire (notamment la prévention de la légionellose), à l’efficacité énergétique et aux exigences de température pour prévenir les risques de brûlures. Par exemple, la température maximale aux points de puisage dans les espaces sanitaires est fixée à 50 °C pour limiter les risques d’accidents, tandis que la température minimale recommandée dans le système est de 55 °C pour éviter le développement des légionelles.

Cet article fourni une vue d’ensemble des exigences relatives à l’eau chaude sanitaire.

Normes européennes (reprises dans les normes belges)


Il existe 3 normes relatives aux systèmes de production d’eau chaude sanitaire :

  • NBN EN 26 (1997) : “Appareils de production instantanée d’eau chaude pour usages sanitaires équipés de brûleurs atmosphériques utilisant les combustibles gazeux”.
  • NBN EN 89 (1999) (et annexes 1 et 2) : “Appareils de production d’eau chaude par accumulation pour usages sanitaires utilisant les combustibles gazeux”.
  • NBN EN 625 (1995) : “Chaudières de chauffage central utilisant les combustibles gazeux exigences spécifiques à la fonction eau chaude sanitaire des chaudières à deux services dont le débit calorifique nominal est inférieur ou égal à 70 kW”.

Ces normes définissent principalement la classification des systèmes en fonction du gaz utilisé, des modes d’amenée d’air et d’évacuation des gaz brûlés. Elles présentent également les essais qu’il faut effectuer pour mesurer les caractéristiques thermiques du système.

En matière d’efficacité énergétique, ces normes imposent des valeurs minimum de rendement pour chacun des systèmes :

Système

Rendement instantané de production min (dans lesconditions d’essai)

Consommation
d’entretien max

(C = volume utile du
ballon en Iitres, Qn = débit calorifique de l’appareil)

Puissance de la veilleuse éventuelle

Divers

Instantané gaz

84 % pour les appareils de plus de 10 kW

82 % pour les appareils de plus de 10 kW

 

Max 0,17 kW Temps max de montée en température (1)

 

25 s si P < 17 kW
35 s si P > 17 kW

Accumulation gaz

84 % pour les appareils sans condensation

 

98 % pour les appareils à condensation

11 x C 2/3 + 0,015 Qn si temps de réchauffage < 45 min

 

9 x C 2/3 + 0,017 Qn si temps de réchauffage > 45 min

Température minimum de l’eau puisée (2)

(tr et tc = température de l’eau froide et chaude en °C):

 

tr + 0,9 (tc -tr ) après 70 % de volume puisé

tr + 0,6 (tc -tr ) après 85 % de volume puisé

Chaudières mixtes

0,014x C 2/3 + 0,02 Qn

(1) Le temps de montée en température définit le temps durant lequel le brûleur doit fonctionner avant que l’eau puisée atteigne la température voulue, temps influençant le rendement saisonnier de production.

(2) La température minimum de l’eau définit l’efficacité du volume du ballon de stockage. En effet lorsque l’on puise de l’eau chaude, le ballon se rempli d’eau froide se mélangeant partiellement. Il en résulte une température moindre de l’eau dans le ballon. Par exemple, la température de stockage de l’eau est de 60°, la température de l’eau froide est de 10° et la température souhaitée au puisage est de 35°. Si dans ce cas, le mélange était total dans le ballon entre eau chaude et froide, après avoir puisé la moitié du ballon, la température de puisage chuterait sous 35°, la deuxième moitié du stockage devenant inutilisable. Il faudrait donc dans ce cas choisir un ballon deux fois plus grand que si la stratification des températures dans le ballon était totale, avec les pertes complémentaires que cela entraîne. Dans ce dernier cas idéal mais théorique, on peut puiser la totalité du ballon à une température de 60°, le ballon se remplissant d’eau restant à 10° car ne se mélangeant pas. C’est l’incertitude sur ce phénomène qui conduit souvent les bureaux à prendre d’importantes marges de sécurité dans leur dimensionnement.

Projet de labellisation européenne

Il existe au niveau européen un projet de norme pour la détermination du rendement des installations de production sanitaire (Pr EN 13302). Ce projet n’a pas encore été approuvé par les pays membres. Cette norme devrait servir de base à un projet de labelisation appareils de production (groupe de travail CEN TC 109 WG 4).

Conclusion

Les normes d’eau chaude sanitaire, telles que les NBN EN 26, NBN EN 89 et NBN EN 625, représentent des piliers essentiels pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité énergétique des systèmes de production et de distribution. En intégrant les dernières évolutions réglementaires, notamment sur la prévention des risques de légionellose et le contrôle des températures, ces références s’adaptent aux exigences modernes de confort et de santé des occupants.

L’adoption des bonnes pratiques en matière de gestion des systèmes d’eau chaude sanitaire permet de répondre aux attentes en termes de performance et de durabilité, tout en garantissant une conformité aux normes en vigueur. Il est crucial pour les professionnels et les exploitants de se tenir informés des mises à jour réglementaires et technologiques afin de maintenir un niveau de qualité optimal et d’offrir un environnement sécurisé pour les usagers.