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A quoi servent les ballasts, les starters et les condensateurs ?
Le fonctionnement des lampes fluorescentes et des lampes à décharge nécessite l’utilisation de ballasts et de starters (pour les lampes fluo) ou d’amorceurs (pour les lampes à décharge).
L’exemple repris ici décrit le mode d’allumage d’un tube fluorescent. Le fonctionnement est identique pour les lampes fluocompactes et pour les lampes à décharge. Pour ces dernières, le brûleur remplace le tube et l’amorceur remplace le starter.
Fig. 1, 2 et 3.
Le starter est composé d’un petit tube rempli de gaz et pourvu d’un bilame.
À l’allumage, la mise sous tension provoque un arc électrique au sein du gaz. Celui-ci échauffe le bilame, jusqu’alors ouvert (fig. 1).
Pendant ce temps, un courant circule dans les électrodes du tube. Elles s’échauffent et ionisent le gaz qui les environne, ce qui facilitera l’allumage.
Sous l’effet de la chaleur, le bilame se ferme, l’arc électrique dans le starter disparaît. (fig. 2).
Le bilame se refroidit alors et s’ouvre. Il provoque ainsi une interruption brusque du courant dans le ballast raccordé en série.
Le ballast, composé d’un bobinage de cuivre entourant un noyau de fer (ballast dit inductif ou électromagnétique), va tenter de rétablir ce courant en libérant toute son énergie. Cela provoque une impulsion de tension très élevée entre les électrodes de la lampe (jusqu’à 1 500 V) capable d’allumer le tube fluorescent (fig. 3).
Souvent, cet allumage ne réussit pas en une seule tentative. Si la lampe ne s’est pas allumée, le cycle recommence.
En fonctionnement, la tension aux bornes de la lampe est trop faible pour générer un nouveau cycle d’allumage (40 à 110 V). Le starter se maintient donc en position ouverte et le courant traverse la lampe qui reste allumée.
À partir de cet instant, le ballast joue le rôle de limiteur de courant et empêche la destruction de la lampe.
Lorsque le ballast est électromagnétique, il faudra ajouter un condensateur dans le circuit pour compenser le mauvais cos φ.
Ballast électromagnétique
Starters. |
Ballasts électromagnétiques. |
Condensateur. |
Le ballast électromagnétique (appelé aussi “inductif” ou “conventionnel”) est essentiellement constitué d’un bobinage. Il doit être associé à un starter pour provoquer l’allumage des lampes fluorescentes. Certains ballasts dits “à faibles pertes”, ont une consommation nettement plus faible que celle des ballasts conventionnels. Il existe aussi des ballasts “à très faibles pertes” mais ils sont beaucoup plus volumineux.
L’utilisation de ballasts électromagnétiques induit un facteur de puissance relativement bas (cos = 0,5), ce qui peut être pénalisé par le distributeur électrique. Il n’est donc pas rare de devoir ajouter des condensateurs soit en tête d’installation, soit au niveau des luminaires afin de compenser l’effet inductif. On peut aussi insérer des condensateurs (d’une capacité double) dans 50 % des circuits de lampes pour compenser l’effet inductif total. Ceci permet d’économiser un condensateur sur deux.
Exemples de raccordement interne d’un luminaire avec ballast électromagnétique. C = condensateur, S = starter, TL = tube fluorescent |
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Circuit inductif à un tube Cos φ= 0,5 (inductif). |
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Circuit compensé Cos φ = 0,9. |
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Circuit de deux lampes (une capacitive et une inductive). Raccordement en parallèle Cos φ = 0,95. |
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Circuit de deux lampes (circuit “duo”). Raccordement en série avec un seul ballast Cos φ = 0,5. |
Ballast électronique haute fréquence pour lampes fluorescentes
Celui-ci alimente les lampes sous haute fréquence (entre 25 et 60 kHz). Il est appelé également ballast HF (haute fréquence).
Son facteur de puissance est proche de 1 et il n’y a donc pas de nécessité de compenser celui-ci par l’utilisation de condensateurs.
Ce système, ne nécessitant pas de starter, présente nettement moins de pertes.
Ballast électronique pour tube fluorescent.
Ballast électronique avec préchauffage (ou cathode chaude)
Le ballast électronique avec préchauffage des cathodes présentent bon nombre d’avantages :
- Il a une consommation plus faible qu’un ballast conventionnel.
- Il augmente l’efficacité lumineuse et la durée de vie des lampes fluorescentes (jusqu’à 16 000 h).
- Il diminue le papillotement des lampes à décharge en alimentant les lampes sous haute fréquence et prolonge ainsi leur durée de vie. La diminution de papillotement diminue aussi la fatigue visuelle provoquée par les tubes fluorescents.
- Il coupe automatiquement l’alimentation d’une lampe défectueuse et évite son clignotement en fin de vie.
- Son facteur de puissance est proche de 1.
- Il diminue le niveau de bruit.
- Il a une consommation constante pour une large plage de tension.
Exemple de diminution de la consommation énergétique en fonction de la présence d’un ballast électronique.
Ballast électronique sans préchauffage
Le seul avantage d’un ballast électronique sans préchauffage des cathodes est qu’il consomme moins qu’un ballast conventionnel. Par contre, il n’évite pas, lors de l’allumage du tube, une surtension au travers des cathodes. Cela entraîne un déclin du tube suite à son noircissement au droit des cathodes.
Ballast électronique dimmable
Les ballasts électroniques dimmables permettent de contrôler le flux lumineux des lampes dans une certaine proportion. La plupart ont une plage de dimming de 3-10 % à 100 %. Ce type de ballast permet donc de générer une économie d’énergie vu que la consommation électrique est quasi proportionnelle au flux lumineux sur toute la plage de dimming.
Exemple de ballast électronique dimmable pour lampe fluocompacte à broche.
Le ballast électronique dimmable, raccordé à un simple dimmer, permet d’ajuster le niveau d’éclairement à la demande. On corrige ainsi le surdimensionnement inévitable des nouvelles installations.
Le plus courant des ballasts électroniques dimmables est commandé/géré en 0-10V. On les appelle aussi les ballasts électroniques dimmables analogiques. À l’inverse les ballasts électroniques de type DALI sont numériques et adressables.
Ce ballast sera aussi utilisé lorsque le flux lumineux doit s’adapter à l’apport en éclairage naturel.
Ballast électronique pour lampes au sodium basse pression
Ballast électronique pour lampe sodium basse pression.
L’ensemble starter, ballast conventionnel et condensateur peut être remplacé par un ballast électronique, appelé également ballast HF (haute fréquence). À l’opposé des ballasts électroniques pour lampes fluorescentes, il n’existe qu’un seul type de ballast électronique pour lampes au sodium basse pression.
Les avantages de ce ballast par rapport au ballast conventionnel sont :
- Une consommation propre plus faible qu’un ballast conventionnel (75 % en moins).
- Il diminue le papillotement des lampes à décharge en alimentant les lampes sous haute fréquence.
- Il réduit l’influence de la fluctuation de la tension.
- Contrairement au ballast conventionnel, la puissance consommée reste pratiquement constante pendant toute la durée de vie de la lampe.
- Il est moins encombrant et se monte plus facilement.
Ballast électronique pour lampes à décharge haute pression
Ballast électronique pour lampe HID.
Il existe un ballast électronique dimmable pour lampe au sodium haute pression et lampe aux iodures métalliques.
Il présente certains avantages par rapport au ballast électromagnétique :
- Il réduit l’influence de la fluctuation de la tension et augmente la durée de vie des lampes (15 à 20 %).
- Il diminue le clignotement des lampes à décharge, ce qui atténue la fatigue visuelle provoquée par la lampe.
- Il est moins encombrant et se monte plus facilement.
- Le temps de mise en service est réduit.
Pour certaines marques, ces ballasts électroniques permettent un réamorçage à chaud instantané.
Néanmoins, l’usage de ces ballasts est limité à certaines lampes (certaines puissances et certains types de culots).
Ballast électronique multilampes
Ballast électronique “intelligent”.
Ce type de ballast, grâce à son “intelligence embarquée”, est en mesure de reconnaître les différentes lampes fluorescentes T5 uniquement de manière autonome et de les amorcer de façon optimale.
Lors du premier amorçage de la lampe, le microprocesseur du ballast électronique effectue plusieurs mesures des paramètres de la lampe fluorescente et compare celles-ci avec les valeurs de références normalisées enregistrées dans sa mémoire telles que :
- le courant de préchauffage,
- la tension d’électrode,
- l’impédance de l’électrode,
- le courant normal de régime,
- la tension de service de la lampe.
L’identification terminée, les paramètres de fonctionnement du ballast sont fixés en fonction du type et de la puissance de la lampe fluorescente détectée et enregistrés dans sa mémoire (EPROM).
Lors des amorçages suivants, seul un très court test de vérification est effectué si les paramètres de la lampe n’ont pas changé.
Le ballast multilampes s’adapte en général à différentes gammes de puissances reprises dans le tableau suivant :
Longueur de tube | Puissance des lampes |
550 mm | 14 et 24 W |
850 mm | 21 et 39 W |
1 150 mm | 28 et 54 W |
1 450 mm | 35, 49 et 80 W |
Ballast électronique à commande numérique DALI
Ballast électronique de type DALI.
En mettant à profit les possibilités de l’électroniques, les ballasts électroniques permettent de réaliser (en fonction du modèle) la gradation des lampes fluorescentes ou d’être intégrés dans des systèmes de gestion numérique de l’éclairage tel que, par exemple, le standard d’interface numérique DALI (Digital Addressable Lighting Interface). À partir de cet instant, on peut parler de “réseau adressable d’éclairage” offrant beaucoup d’avantages au niveau de :
- la flexibilité et la modularité de l’installation d’éclairage en fonction du zonage des grands espaces,
- l’amélioration du confort des utilisateurs et de l’efficacité énergétique.
A contrario, un tel type de réseau engendre des coûts d’installation et d’équipement non négligeables.
Les ballasts à régulation adressable électronique DALI ressemblent aux ballasts électroniques gradables classiques et ne se différentient que par le sigle suivant :
Les ballasts DALI ont les caractéristiques suivantes :
- placé en réseau, chaque ballast est adressable séparément en donnant beaucoup de flexibilité à l’installation (moins de problème dans le câblage en conception et en rénovation),
- le flux lumineux de la lampe peut être régulé entre 3 et 100 % en assurant une bonne gestion énergétique par rapport à l’occupation des locaux et l’apport de lumière naturelle,
- les constructeurs annoncent jusqu’à 60 % d’économie d’énergie (à vérifier !).
- les états des ballasts sont analysés en permanence (défaut de lampes, durée de vie, .
Comparaison des ballasts électroniques dimmables analogiques et numériques
Les ballasts électroniques dimmables de type numérique DALI se positionnent entre les systèmes analogiques 1-10 V et les systèmes bus de type EIB (KNX) par exemple.
Les ballasts de type DALI peuvent tout aussi bien gérer des luminaires dans une configuration des plus simples qu’intégrer un sous-système de gestion par bus. Comme le montre le schéma ci-dessus, les ballasts électroniques DALI sont un bon compromis entre la fonctionnalité embarquée et les coûts.
Classification énergétique des ballasts
La directive européenne 2000/55/CE et l’Arrêté Royal du 05 mars 2002 établit des exigences de rendement énergétique des ballasts pour lampes fluorescentes.
Il ressort de la Directive et de l’Arrêté que les classe C et D (ballast électromagnétique à moyennes et fortes pertes) sont dorénavant interdites.
Le CELMA (Fédération des Associations Nationales de Fabricants de Luminaires et de composants Electrotechniques pour Luminaires de l’Union Européenne), quant à lui, va plus loin en proposant une classification énergétique de l’ensemble ballast + lampe; ce qui est plus logique au sens énergétique du terme. Pour en savoir plus : La puissance absorbée par les lampes fluorescentes et leurs auxiliaires (ballast) !
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