Sommaire
Établir les ratios de consommation d’un bâtiment
Avant de comparer sa consommation d’un bâtiment par rapport au secteur, il est intéressant de la normaliser, c’est-à-dire de la rendre indépendante des conditions climatiques. Pour ce faire :
- Soit, on dispose de valeurs établies sur plusieurs années et leur moyenne sera plus ou moins fidèle de la consommation d’une année type moyenne (bien que depuis 1996, les hivers ont été nettement plus doux que la moyenne),
- Soit, on ne dispose que de la consommation sur une seule année et il faut la ramener à une année climatique moyenne.
Pour en savoir plus sur les relevés et la normalisation d’une consommation par la méthode des degrés-jours. |
Ensuite, il est possible d’en tirer les ratios énergétiques :
Ratio financier : C / S [€ / m² x an] Ratio de consommation : Q / S [kWh / m² x an] |
Remarque.
Suivant le secteur d’activité, il peut être intéressant d’établir les ratios par unité représentative de l’activité : consommation par occupant, par élève, par lit, par repas, …
Pour en savoir plus sur la mesure d’une consommation de fuel. |
Comparer aux moyennes dans différents secteurs
Comparer les consommations de différents bâtiments et donner des valeurs moyennes de consommation se révèle très complexe. En effet, la consommation d’un bâtiment dépend de nombreux facteurs. Outre les qualités de son enveloppe (isolation, surface et qualité de vitrages, orientation, etc.), la consommation dépend fortement de l’usage du bâtiment (son affectation, ses horaires de fonctionnement, le taux de présence dans le bâtiment, l’équipement bureautique,…) ainsi que des systèmes techniques installés (chauffage, ventilation, climatisation, production d’eau chaude).
On trouve néanmoins dans la littérature des valeurs moyennes ou des intervalles de consommation au m² pour différents types de bâtiments. Pour obtenir des consommations spécifiques (/m², /lit, /élève, …) et l’évolution de ces consommations sur les cinq dernières années, cliquez sur :
Remarque : Les valeurs de la littérature doivent être utilisées avec précaution. Pour chacune d’elles, il convient de se poser les questions suivantes :
- De quel type de consommation parle-t-on? S’agit-il d’une demande thermique brute, d’une consommation tenant compte des rendements des équipements, d’une consommation d’énergie “primaire” (çàd que les consommations électriques sont comptabilisées sur base des consommations d’énergie générées à l’entrée de la centrale électrique, soit environ 2,5 X plus) ?
- Quelles consommations particulières sont incluses dans la valeur? La consommation des auxiliaires tels que pompes, ventilateurs, etc. est-elle comprise? Les équipements accessoires du bâtiment tels que les ascenseurs sont-ils compris?
- Quelle est la surface de référence? S’agit-il d’une surface brute “hors tout”, d’une surface nette, ou d’une surface occupée? Reprend-elle ou non les garages, les couloirs, les sanitaires,… ?
Comparaison climatique et ajustements
Pour une évaluation plus précise, il est utile de prendre en compte les variations climatiques annuelles, qui influencent fortement la consommation de combustible. Utiliser des indicateurs tels que les degrés-jours permet de normaliser les données en fonction des conditions climatiques spécifiques de l’année observée. Ce procédé, connu sous le nom de « normalisation climatique », aide à rendre les comparaisons de consommation plus justes, indépendamment des hivers plus ou moins rigoureux. L’analyse normalisée permet donc aux gestionnaires de bâtiments de suivre l’évolution de leur consommation énergétique sans être influencés par des conditions météorologiques exceptionnelles.
Impact des comportements des occupants
Les habitudes et comportements des occupants jouent également un rôle significatif dans la consommation de combustible. Par exemple, une utilisation prolongée du chauffage, des réglages de température plus élevés, ou une ventilation excessive augmentent la demande en énergie. Sensibiliser les occupants à des pratiques plus économes, comme l’abaissement de la température en dehors des heures d’occupation ou la fermeture des portes pour conserver la chaleur, peut générer des économies substantielles. Adopter une gestion intelligente et participative de l’énergie contribue non seulement à réduire les coûts, mais aussi à atteindre les objectifs environnementaux fixés par la législation belge et européenne.
Conclusion
En conclusion, évaluer la consommation de combustible par rapport aux moyennes sectorielles et aux indicateurs climatiques est essentiel pour optimiser l’efficacité énergétique d’un bâtiment. En prenant en compte les aspects climatiques, les habitudes des occupants, et en s’appuyant sur des données comparatives récentes, il est possible d’identifier les leviers d’amélioration. Cette approche intégrée, combinant données techniques et sensibilisation des utilisateurs, constitue une base solide pour une gestion énergétique durable, visant à réduire l’impact environnemental et à respecter les normes de performance énergétique en vigueur.
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