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Boiler thermodynamique
Afin de pouvoir satisfaire les débits de pointe, la pompe à chaleur (PAC) est associée à un ballon accumulateur d’eau chaude, d’une capacité généralement comprise entre 150 et 500 litres pour les applications résidentielles, et pouvant atteindre 1 000 litres pour les applications collectives ou tertiaires. Le raccordement électrique nécessite désormais une alimentation dédiée conforme à la norme NF C15-100 actualisée, avec protection différentielle adaptée (type A recommandé pour les PAC avec variateur de fréquence). Il faut également prévoir un conduit d’évacuation des condensats avec siphon anti-odeurs et, dans les régions froides, une protection contre le gel.
On distingue aujourd’hui plusieurs configurations :
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Une installation monobloc compacte dans laquelle évaporateur à lamelles, compresseur et condenseur sont intégrés dans une unité unique avec le ballon. La source froide peut être :
- L’air ambiant du local (solution simple mais déconseillée dans les pièces de vie car elle refroidit l’espace et peut générer des nuisances sonores)
- L’air extérieur via des conduits aérauliques (solution la plus répandue, avec des performances saisonnières désormais optimisées jusqu’à -7°C extérieur)
- L’air extrait de la ventilation (solution particulièrement efficace en rénovation avec VMC)
- Une source géothermique (solution plus rare mais offrant les meilleures performances)
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Une installation “split” où l’unité thermodynamique (évaporateur et compresseur) est séparée du ballon, permettant une plus grande flexibilité d’installation et la possibilité d’exploiter différentes sources de chaleur. Ces systèmes sont désormais disponibles avec des distances de liaison frigorifique pouvant atteindre 20 mètres.
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Une installation hybride combinant la PAC avec une autre source d’énergie (solaire thermique, chaudière, etc.) pour optimiser les performances saisonnières et la résilience du système.
Entre le ballon et la pompe à chaleur, différents modes de transport de la chaleur sont possibles, avec des évolutions significatives depuis la rédaction initiale de l’article :
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Par le fluide frigorigène (coefficient de performance élevé mais nécessité d’une construction anticorrosion). Les systèmes modernes utilisent des échangeurs à plaques brasées en acier inoxydable ou des échangeurs tubulaires à double paroi pour garantir la sécurité sanitaire. Les conduites pré-chargées sont désormais équipées de raccords sécurisés limitant les risques de fuite lors de l’installation.
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Par l’eau du ballon, via un échangeur externe à plaques. Cette solution, plus répandue aujourd’hui, permet d’utiliser des fluides frigorigènes à faible PRP (Potentiel de Réchauffement Planétaire) comme le R290 (propane) ou le R744 (CO2) sans risque pour l’eau sanitaire.
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Par un liquide intermédiaire (généralement de l’eau glycolée), offrant une sécurité accrue et permettant d’exploiter des sources de chaleur distantes. Les systèmes actuels intègrent des dispositifs automatiques de dégazage et de maintien de pression.
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Par un condenseur extérieur enroulé autour de l’accumulateur (technologie “manteau”), solution qui connaît un regain d’intérêt avec les nouveaux fluides naturels car elle élimine tout risque de contamination de l’eau sanitaire.
Les appareils modernes intègrent désormais systématiquement :
- Une régulation intelligente avec programmation horaire, mode absence et connectivité (pilotage à distance via smartphone)
- Un système de protection contre la légionellose conforme aux exigences sanitaires actuelles (cycle automatique à 60°C)
- Une résistance électrique d’appoint modulante pour garantir le confort en toutes circonstances
- Un affichage des consommations énergétiques conforme à la directive européenne ErP
Les performances ont considérablement progressé, avec des COP (Coefficient de Performance) pouvant atteindre 3,5 à 4 dans des conditions normalisées (EN 16147), contre 2,5 à 3 pour les modèles plus anciens.
Lors du remplacement d’un ballon existant par un chauffe-eau thermodynamique, plusieurs points techniques doivent être considérés :
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Dimensionnement adapté : Les chauffe-eau thermodynamiques modernes fonctionnent avec un écart de température à l’échangeur (pincement) de 5 à 8°C, contre environ 20°C pour les systèmes conventionnels. Cette caractéristique, qui permet d’optimiser le COP en minimisant la température du condenseur, implique généralement un volume de stockage supérieur à la solution remplacée.
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Temps de chauffe : Les PAC modernes ont des puissances thermiques comprises entre 1,5 et 3 kW, inférieures aux résistances électriques traditionnelles (3 à 6 kW), mais leur efficacité énergétique est 3 à 4 fois supérieure.
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Intégration au réseau électrique : De nombreux modèles récents sont compatibles avec les signaux de pilotage du réseau (smart grid ready) et peuvent fonctionner en heures creuses ou s’adapter à la production photovoltaïque.
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Acoustique : Les niveaux sonores ont été considérablement réduits (35-45 dB(A) à 2m) grâce à des compresseurs à vitesse variable et des ventilateurs à commutation électronique.
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Fluides frigorigènes : La réglementation F-Gas impose désormais l’utilisation de fluides à faible PRP. Les fabricants proposent des solutions avec R290 (propane), R32 ou R513A, voire CO2 (R744) pour les applications à haute température.
Boosters de chaleur pour ECS
Les boosters de chaleur pour eau chaude sanitaire représentent une solution qui s’est considérablement développée depuis la rédaction initiale de cet article, notamment dans le contexte de la décarbonation des bâtiments et de l’optimisation des réseaux de chaleur basse température.
Principe et évolutions techniques
Le principe fondamental reste d’utiliser l’eau de retour d’un circuit de chauffage comme source froide pour une pompe à chaleur dédiée à la production d’ECS. Cependant, plusieurs évolutions majeures sont à noter :
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Intégration aux réseaux de chaleur basse température : Les boosters sont désormais couramment utilisés dans les réseaux de chaleur fonctionnant à basse température (35-45°C), permettant de produire de l’ECS à 60°C tout en maintenant des températures de distribution réduites, ce qui améliore l’efficacité globale du réseau et facilite l’intégration des énergies renouvelables.
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Compatibilité avec les systèmes de chauffage décarbonés : Les boosters s’intègrent parfaitement aux systèmes utilisant des pompes à chaleur principales ou des chaudières biomasse, contrairement à la mention initiale qui évoquait uniquement des chaudières conventionnelles.
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Performances améliorées : Les COP des boosters modernes atteignent 4 à 6 grâce à des compresseurs à vitesse variable et des échangeurs optimisés, rendant leur bilan énergétique beaucoup plus favorable qu’initialement décrit.
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Fonctionnement estival optimisé : Les systèmes actuels peuvent fonctionner en mode “free cooling” en été, produisant de l’ECS tout en rafraîchissant activement les locaux, avec une gestion intelligente des circulateurs à haute efficacité énergétique (IEE ≤ 0,20 selon le règlement européen 641/2009).
Applications et configurations
Les boosters se déclinent aujourd’hui en plusieurs configurations adaptées à différents contextes :
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Boosters centralisés : Installés en chaufferie, ils alimentent un ballon de stockage ECS collectif. Cette solution est particulièrement adaptée aux petits immeubles collectifs.
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Boosters semi-décentralisés : Installés dans des gaines techniques d’étage, ils desservent plusieurs logements avec des distances de distribution réduites.
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Boosters individuels : Installés dans chaque logement, ils offrent une comptabilisation individuelle des consommations et éliminent les pertes des boucles de recirculation. Cette solution, initialement mentionnée comme “probablement intéressante”, s’est imposée comme une référence dans les bâtiments collectifs neufs et en rénovation.
Bilan énergétique et environnemental actualisé
Le bilan énergétique des boosters doit être analysé à l’échelle du système complet :
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Efficacité globale : Dans un système avec production de chaleur décarbonée (PAC, biomasse, réseau de chaleur renouvelable), les boosters permettent d’optimiser la température de fonctionnement du système principal tout en garantissant une production d’ECS à température suffisante.
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Réduction des pertes de distribution : La suppression des boucles de recirculation traditionnelles peut réduire les pertes énergétiques de 15 à 30% dans les immeubles collectifs, un gain désormais bien documenté par plusieurs études de terrain.
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Fluides frigorigènes : Les boosters modernes utilisent systématiquement des fluides naturels à très faible PRP :
- Propane (R290, PRP = 3) pour les petites puissances
- CO2 (R744, PRP = 1) pour les applications de moyenne et grande puissance
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Sécurité : Les normes actuelles (EN 378:2016+A1:2020) et le règlement F-Gas révisé encadrent précisément l’utilisation de ces fluides. Les fabricants proposent des solutions préchargées avec des quantités limitées et des détecteurs de fuite intégrés, rendant leur installation beaucoup plus simple qu’évoqué initialement.
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Intégration aux stratégies de flexibilité énergétique : Les boosters modernes peuvent participer à l’équilibrage du réseau électrique via des fonctions de modulation de puissance et de stockage thermique intelligent.
Retours d’expérience
Depuis la rédaction initiale, de nombreux retours d’expérience ont confirmé la pertinence de cette technologie, notamment dans :
- Les réseaux de chaleur urbains de 4ème et 5ème génération
- Les bâtiments collectifs à haute performance énergétique
- Les rénovations d’immeubles avec passage en basse température
- Les bâtiments tertiaires avec besoins simultanés de chauffage/rafraîchissement et d’ECS
Production d’ECS par stockage en eau technique
La production d’eau chaude sanitaire via un stockage en eau technique (anciennement appelée “eau morte”) s’est considérablement développée et optimisée depuis la rédaction initiale de cet article. Cette solution, initialement présentée comme une simple “piste possible”, est devenue une approche de référence pour les installations de moyenne et grande puissance dans le contexte de la décarbonation des bâtiments.
Principe et évolutions techniques
Le principe fondamental reste de découpler la production de chaleur (via une PAC ou autre générateur) du puisage d’ECS, en utilisant un volume tampon d’eau technique qui transfère sa chaleur à l’eau sanitaire via un échangeur à plaques. Plusieurs évolutions majeures sont à noter :
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Performances des échangeurs : Les échangeurs à plaques modernes offrent des rendements thermiques supérieurs à 95%, limitant la perte de température à 1-2°C contre les “quelques degrés” mentionnés initialement. Ces échangeurs sont désormais dimensionnés avec des approches de température (pincement) de 2 à 3°C.
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Systèmes anti-calcaire intégrés : La problématique du calcaire, identifiée comme un inconvénient majeur, est aujourd’hui traitée par plusieurs solutions :
- Échangeurs à plaques démontables facilitant l’entretien
- Systèmes de traitement d’eau par polyphosphates ou électromagnétiques
- Régulation intelligente limitant les températures excessives
- Dispositifs d’auto-nettoyage par inversion de flux
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Compacité améliorée : Les systèmes actuels sont beaucoup moins “volumineux” grâce à :
- Une meilleure stratification thermique dans les ballons
- Des échangeurs à plaques plus performants permettant de réduire le volume de stockage
- Des modules hydrauliques préfabriqués intégrant pompes, échangeurs et régulation
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Régulation avancée : Les systèmes modernes intègrent une régulation prédictive qui anticipe les besoins et optimise la température de stockage en fonction des habitudes de consommation et des prévisions météorologiques.
Applications et configurations
Cette technologie se décline aujourd’hui en plusieurs configurations adaptées à différents contextes :
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Systèmes semi-instantanés : Combinant un petit volume de stockage en eau technique avec un échangeur dimensionné pour les pointes, ils offrent un bon compromis entre compacité et performance.
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Systèmes à double échange : Intégrant un préchauffe par récupération de chaleur (eaux grises, condensation frigorifique, etc.) avant le réchauffage principal.
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Systèmes à accumulation variable : Adaptant dynamiquement la température de stockage en fonction des besoins prévus et de la disponibilité des énergies renouvelables.
Avantages actualisés
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Séparation hydraulique complète : Garantit une sécurité sanitaire optimale, particulièrement importante dans le contexte des exigences accrues concernant la légionellose.
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Flexibilité des sources d’énergie : Permet d’intégrer facilement plusieurs sources de chaleur (PAC, solaire thermique, récupération de chaleur, biomasse) sur le même volume tampon.
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Optimisation des générateurs : Les pompes à chaleur fonctionnent à température constante et optimale, améliorant leur durée de vie et leur coefficient de performance.
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Gestion de la puissance : Permet de dimensionner les générateurs sur la puissance moyenne et non sur les pointes, réduisant les coûts d’investissement et les cycles courts.
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Intégration aux stratégies de flexibilité énergétique : Le stockage en eau technique peut servir de tampon énergétique pour absorber la production variable d’énergies renouvelables ou participer à l’effacement lors des pointes de consommation électrique.
Applications privilégiées
Cette solution est particulièrement adaptée aux :
- Bâtiments collectifs de taille moyenne à grande (>10 logements)
- Établissements avec besoins importants et variables (hôtels, établissements sportifs)
- Installations valorisant plusieurs sources d’énergie renouvelable
- Systèmes nécessitant une grande flexibilité de fonctionnement
- Bâtiments avec contraintes sanitaires élevées (établissements de santé)
Dimensionnement optimisé
Les règles de dimensionnement ont évolué pour optimiser le rapport coût/performance :
- Volume de stockage : 15-25 litres par kW de puissance de pointe (contre 30-40 litres auparavant)
- Puissance d’échange : 110-120% du besoin de pointe pour compenser les pertes
- Stratification : ballons avec déflecteurs ou à stratification active
- Isolation : niveau minimum R=5 m²K/W pour limiter les déperditions à moins de 5% de l’énergie stockée
Conclusion et recommandations générales (mise à jour 2025)
Évolutions majeures depuis 2007 (rédaction initiale)
Depuis la rédaction initiale de cet article, le secteur des préparateurs d’eau chaude sanitaire avec pompe à chaleur a connu des évolutions significatives :
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Performances énergétiques : Les COP ont progressé de 30 à 50% grâce aux compresseurs à vitesse variable, aux détendeurs électroniques et aux échangeurs optimisés.
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Fluides frigorigènes : Transition complète vers des fluides à faible PRP conformément au règlement F-Gas, avec une adoption croissante des fluides naturels (R290, R744).
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Connectivité et intelligence : Intégration de fonctionnalités smart grid, d’algorithmes d’apprentissage et de connectivité pour optimiser le fonctionnement en fonction des habitudes de consommation et des signaux du réseau électrique.
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Hybridation des solutions : Développement de systèmes combinant plusieurs technologies (PAC + solaire, récupération de chaleur, etc.) pour maximiser l’efficacité globale.
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Intégration aux stratégies de décarbonation : Positionnement des solutions PAC pour ECS comme éléments clés des stratégies de décarbonation des bâtiments, avec des incitations réglementaires et financières renforcées.
Cadre réglementaire actualisé
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Directive Écoconception (ErP) : Exigences minimales de performance pour les chauffe-eau (règlement UE 814/2013) avec renforcement prévu en 2025-2026.
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Étiquetage énergétique : Classification de A+++ à G selon le règlement délégué UE 812/2013, avec révision de l’échelle en 2026.
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Réglementation F-Gas : Interdiction progressive des fluides à fort PRP, avec un calendrier accéléré dans la révision 2022-2023.
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Réglementations thermiques :
- En Wallonie : exigences PEB renforcées avec facteurs de conversion favorables aux PAC
- À Bruxelles : intégration dans la stratégie de rénovation du bâti et les exigences PLAGE
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Normes sanitaires : Renforcement des exigences concernant la prévention de la légionellose (maintien à 60°C périodique obligatoire).
Recommandations pour le choix d’une solution
Pour sélectionner la solution la plus adaptée à un projet spécifique, il convient de considérer :
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Profil de consommation :
- Besoins réguliers et modérés → Chauffe-eau thermodynamique individuel
- Besoins variables avec pointes importantes → Système à accumulation en eau technique
- Besoins dans un bâtiment avec réseau de chaleur basse température → Boosters
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Intégration au bâtiment :
- Espace disponible et contraintes acoustiques
- Possibilité d’évacuation des condensats
- Qualité de l’air disponible comme source froide
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Contexte énergétique global :
- Présence d’autres systèmes de production de chaleur
- Disponibilité d’énergies renouvelables sur site
- Objectifs de décarbonation du bâtiment
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Aspects économiques :
- Coût global sur le cycle de vie (investissement + exploitation)
- Disponibilité d’aides financières (primes énergie, certificats verts, etc.)
- Évolution prévisible du coût des énergies
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Maintenance et durabilité :
- Accessibilité pour l’entretien
- Disponibilité des pièces détachées
- Évolutivité du système
Ces recommandations permettent d’orienter le choix vers la solution la plus pertinente dans une approche globale de décarbonation du bâtiment, en tenant compte des spécificités de chaque projet et des évolutions technologiques récentes.
Auteur : les anciens
Mars 2009 : Thibaud
Notes :
[…] Des températures très élevées sont parfois annoncées, mais pour des conditions très spécifiques du côté de la source froide. Typiquement, lorsque la PAC est destinée à valoriser de la chaleur fatale ou une source froide à température élevées. Par exemple pour faire de l’ECS en valorisant la chaleur résiduelle du circuit de retour de chauffage (voir le principe de “boosters“). […]
[…] La production d’eau chaude sanitaire représente un enjeu majeur dans la décarbonation des bâtiments existants, constituant souvent 20 à 30% de la consommation énergétique totale. Cet article technique explore les différentes solutions de préparateurs d’eau chaude sanitaire utilisant la technologie des pompes à chaleur, une alternative efficace et décarbonée aux systèmes conventionnels. L’article analyse en détail trois configurations principales : les chauffe-eau thermodynamiques (ou boilers thermodynamiques), les boosters de chaleur, et les systèmes à stockage en eau technique. Pour chaque solution, il présente les principes de fonctionnement, les spécificités techniques, les avantages et les limites, ainsi que les critères de dimensionnement et de sélection. Une attention particulière est portée aux aspects d’intégration dans les bâtiments existants et aux considérations de performance énergétique. Entièrement mis à jour en 2025, cet article intègre les évolutions majeures survenues ces dernières années : amélioration significative des performances (COP +30-50%), transition vers des fluides frigorigènes naturels à faible impact environnemental (R290, R744), développement de la connectivité intelligente et des fonctionnalités de pilotage énergétique, et diversification des configurations hybrides. L’article présente également le cadre réglementaire actualisé (ErP, F-Gas) et repositionne ces technologies dans le contexte des stratégies de décarbonation des bâtiments, avec des recommandations pratiques pour guider les professionnels dans leurs choix selon les différents profils de besoins et contraintes d’installation. Lire l’article complet sur les préparateurs d’eau chaude sanitaire avec pompe à chaleu… […]