Sommaire
Le coût d’une installation
Le graphe qui suit donne une estimation du coût d’une installation solaire par mètre carré de capteurs. Le coût varie forcément en fonction de la taille de l’installation (plus le système est grand, plus le prix par m² de capteur est réduit).
À titre d’information, on peut estimer les coûts (hors TVA) suivants :
- pour 4 m² de capteurs (ex. petites installations de type unifamilial), il faut compter environ 6 500 € pour tout le système (capteurs + stockage + raccordement de l’appoint), soit +/- 1 620 €/m² de capteurs,
- pour 10 m² de capteurs (en logement collectif, cela correspond approximativement à 5 appartements), il faut compter environ 14 000 € pour tout le système, soit +/- 1 400 €/m² de capteurs,
- pour 25 m² de capteurs (en logement collectif, cela correspond approximativement à 15 appartements), il faut compter environ 30 000 € pour tout le système, soit +/- 1 200 €/m² de capteurs,
Bien entendu, si l’installation solaire thermique s’inscrit dans la rénovation plus large du chauffage ou de la toiture, certains coûts fixes vont diminuer.
Afin d’éviter de mauvaises surprises, outre le coût des capteurs, d’autres paramètres doivent être pris en compte dans l’évaluation du prix de l’installation. Entre autres :
- Le mode d’intégration architecturale choisi ;
- La faisabilité technique de raccorder la boucle solaire à l’installation existante ;
- L’accessibilité de la toiture ;
- La structure de la toiture (évaluer le surcoût si on doit renforcer la toiture) ;
- La taille de l’installation ;
- …
Attention ! Si l’on compare simplement le prix d’achat d’un système solaire avec le prix d’un système conventionnel, le risque est grand d’arriver à la conclusion que le solaire n’est pas une option économiquement intéressante. Ce serait aller un peu vite en besogne :
- Pour le solaire, la quasi-totalité des coûts porte sur les composants du système. Les frais de combustible sont par nature gratuits et les coûts d’exploitation faibles.
- À l’inverse, pour une chaudière au mazout ou au gaz ou un boiler électrique, une fraction importante du coût est reportée sur le prix du combustible et/ou les frais d’exploitation.
L’approche qui semble la plus pertinente de la faisabilité économique passe donc par l’estimation du coût du kWh solaire produit (coût de l’investissement divisé par l’économie énergétique annuelle), que l’on pourra raisonnablement comparer avec le coût du kWh mazout, gaz ou électricité.
Les subsides
Pour soutenir la production d’énergie verte, les pouvoirs publics belges ont mis en place des mécanismes financiers qui réduisent le coût réellement payé par l’investisseur de capteurs thermiques.
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Quelle rentabilité ?
Si la conception et l’intégration d’une installation collective sont plus délicates que celles d’un chauffe-eau solaire individuel, la productivité de l’installation est généralement meilleure. En effet, le taux d’occupation des grands immeubles ou établissements est relativement constant tout au long de l’année et la consommation d’eau chaude y est globalement plus importante.
Les applications solaires les plus intéressantes économiquement se retrouvent parmi les établissements consommant de grandes quantités d’eau chaude : les piscines et les établissements d’accueil social (maisons de repos, centres d’accueil pour personnes handicapées, …), les internats, grands hôtels, centres de vacances, immeubles de plus de 15 logements, restaurants d’entreprise,… Plus la consommation d’eau chaude de l’établissement est élevée, plus l’installation solaire est grande, et meilleure est sa rentabilité. Et pour cause, le coût au m² d’une installation est inversement proportionnel à la surface installée; ce qui explique que de grandes installations puissent être rentables sans subsides.
Voici le prix de revient d’une installation solaire (couvrant 30 % des besoins énergétiques) en fonction de la consommation d’eau chaude sanitaire :
Installation solaire | Coût du kWh solaire si : | ||||
Consommation moyenne |
Taille [m² capteurs] |
Coût HTVA |
Subside 0 % [c€/kWh] |
Subside 20 % [c€/kWh] |
Subside 40 % |
1 000 | 13 | 14 500 | 7.31 | 5.85 | 4.39 |
2 500 | 31 | 27 800 | 5.60 | 4.48 | 3.36 |
5 000 | 63 | 45 900 | 4.62 | 3.70 | 2.77 |
7 500 | 94 | 61 700 | 4.14 | 3.31 | 2.49 |
10 000 | 126 | 76 200 | 3.84 | 3.07 | 2.30 |
12 500 | 157 | 89 800 | 3.62 | 2.90 | 2.17 |
15 000 | 188 | 102 800 | 3.45 | 2.76 | 2.07 |
17 500 | 220 | 115 300 | 3.32 | 2.66 | 1.99 |
20 000 | 251 | 127 400 | 3.21 | 2.57 | 1.93 |
22 500 | 283 | 139 200 | 3.12 | 2.49 | 1.87 |
25 000 | 314 | 150 600 | 3.04 | 2.43 | 1.82 |
Par exemple, dans un établissement consommant 5 000 l d’eau chaude à 60 °C par jour (3e ligne du tableau), un chauffe-eau solaire produisant 30 % de l’énergie nécessaire pour couvrir les besoins en eau chaude sanitaire aura une surface de capteurs d’environ 63 m² et coûtera de l’ordre de 45 900 €. Si l’on rapporte ce coût à la quantité totale de combustible que l’installation solaire permet d’économiser, on obtient un coût de 4.62 c€ par kWh solaire (hors subside). Si l’investissement initial est subsidié (ou déductible fiscalement) à hauteur de 20 %, ce coût passe à 3.31 c€. Pour un taux de subside de 40 %, on a un coût de 2.77 c€ par kWh de combustible économisé.
Ces coûts sont donc compétitifs par rapport ceux des prix des combustibles à leur niveau actuel.
D’autre part, le prix des énergies fossiles sur le marché mondial dépend de nombreux facteurs que nous ne maîtrisons pas, alors que le coût du kWh solaire produit, lui, est stable et garanti pendant toute la durée de vie de l’installation. Il est bon de rappeler qu’entre 1998 et 2001, le prix du gaz naturel a augmenté de 41 %. Si le prix du combustible d’appoint double, l’économie financière réalisée grâce au système solaire double également ! C’est donc bien là que réside l’avantage économique majeur du chauffe-eau solaire: le prix du kWh produit est connu au départ et reste constant sur une période de 25 ans minimum.
Auteur :
Mise en page – Sylvie (08.2010)