Délester les charges de certains équipements


Principe du délesteur

Lorsque l’évolution de la mesure de la pointe quart-horaire atteint un niveau critique (après les 10 premières minutes du 1/4 d’heure, par exemple), la décision de déclencher certains équipements doit être prise. C’est le rôle d’un automatisme, appelé “délesteur“. Avec rapidité et fiabilité , il commande le déclenchement et le réenclenchement des équipements pré-programmés. C’est cette fiabilité qui est recherchée à la place ou en plus des mesures organisationnelles humaines, toujours susceptibles d’un oubli…

Photo délesteur.

Délesteur 4 sorties.

La fiabilité du système de mesure de la pointe 1/4 horaire du délesteur est suffisante pour ne pas rater une pointe.

La figure ci-dessous illustre ce principe, réalisé par un délesteur automatique.

 

Cette mise à l’arrêt ou au ralenti n’est effectuée que lorsque la puissance totale prélevée, intégrée sur la période de mesure, dépasse ou risque de dépasser le seuil limite de puissance fixé. Les décisions de déclencher et de réenclencher les équipements délestables sont prises en fonction d’un programme pré-établi avec le gestionnaire.


Que délester ?

Les équipements à considérer pour le délestage sont ceux dont l’importante inertie thermique permet de supporter des coupures d’alimentation plus ou moins longues sans mettre en péril la sécurité et la santé des occupants et sans dégradation de leur confort.

Les équipements non liés directement à une activité médicale

  • groupes frigorifiques en dehors des zones médicalisées,
  • résistances électriques de chauffage des locaux,
  • les appareils de cuisson à forte inertie dans une cuisine (chauffe – plats, percolateur, …). Attention, dans ce cas
  • les équipements de production suivi d’un “buffer” (volume tampon), par exemple pour la production d’eau glacée ou d’eau chaude sanitaire.

Mais aussi :

  • certains extracteurs de ventilation, par exemple dans des parkings dont une sonde CO peut interdire le délestage,
  • certains groupes de conditionnement d’air, par exemple pendant les heures des repas (11 h 30 à 13 h 30),
  • systèmes de remise à température des repas dans les unités de soins (réduction de l’appel de puissance en fonction du cycle de température,

Les équipements directement liés à une activité médicale

Ce type d’équipement “ne peut pas être délestés” pour la simple raison que la sécurité et la santé du patient sont en jeu. Tant pis pour la réduction de la facture énergétique à ce niveau ! Cependant, ce n’est pas une raison pour ne pas assurer une gestion énergétique saine de ces équipements par la recherche de l’URE et par un entretien adéquat.

On retrouve en général les équipements suivants:

  • les groupes frigorifiques des salles d’opération, de radiologie, …
  • les groupes de ventilation des salles d’opération, de radiologie, …
  • les pompes à vide,
  • les compresseurs médicaux,

Remarques

Une attention particulière doit être portée aux fonctionnements des équipements munis d’une programmation. Il ne faut, en effet, pas que la coupure de l’alimentation électrique perturbe cette dernière. Prenons l’exemple des percolateurs de grande capacité. Ces derniers présentent une puissance importante et on peut imaginer stopper leur utilisation durant les heures de pointes. Cependant, sur certains modèles, le programme recommence à zéro à chaque coupure. Cela signifie qu’ils se remplissent à nouveau d’eau, ce qui peut provoquer des débordements …

La puissance totale des appareils délestés doit évidemment être nettement supérieure à la diminution de puissance souhaitée. Par exemple, si la puissance raccordée au délesteur est le double de la puissance à délester, cela signifie que les équipements ne fonctionneront que la moitié du temps durant la période de pointe. Dans le cas du délestage des équipements de cuisine, certains bureaux d’études préconisent de raccorder au délesteur, une puissance au minimum 5 fois supérieure (les équipements délestables fonctionneront en moyenne 80 % du temps en période de pointe). Cela se définit évidemment au cas par cas en fonction de la durée et de l’ampleur de la période de pointe.

Exemple : une bâche d’eau glacée peut être utilisée dans le but de constituer un grand réservoir tampon, permettant,

  • d’augmenter le temps de fonctionnement des compresseurs (qui sont souvent surdimensionnés, puisque calculés pour les charges extrêmes de l’été …);
  • de délester le groupe frigorifique au moment de la pointe quart-horaire.

Ainsi, au CHR de Mouscron, un ancien réservoir à eau chaude sanitaire est utilisé comme réservoir d’eau glacée, ce qui permet au gestionnaire de couper sa machine frigorifique lors de la pointe !

Études de cas

La gestion de la pointe quart horaire aux Facultés Notre Dame de la Paix à Namur.

Rentabilité

Actuellement, un certain nombre d’appareils sont disponibles sur le marché avec un coût total d’acquisition (délesteur, logiciel, installation et écolage) inférieur à 5 000 €.

Le temps de retour simple (exprimé en années) est défini comme le rapport entre l’investissement consenti pour un délesteur et la réduction de consommation réalisée au bout d’une année.

Un outil de calcul vous permet indirectement d’évaluer l’impact d’une gestion de charge sur votre facture.

Calculs

Le programme de simulation du profil de consommation d’un bâtiment : cliquez ici !

Vous pouvez modifier le mode d’utilisation de certains équipements et visualiser l’impact sur la facture électrique.