Évaluer le confort acoustique

Valeurs recommandées

Quel est le confort acoustique à atteindre dans les locaux ?

Le confort acoustique est généralement déterminé à partir du niveau NR (Noise Rating) atteint dans le local.

NR 20

Conditions excellentes d’écoute.

NR 25

Très bonnes conditions d’écoute.

NR 20 – 30

Condition de séjour, de repos, de sommeil.

NR 30 – 35

Bonnes conditions d’écoute.

NR 35 – 40

Conditions d’écoute normales, commerces.

NR 40 – 45

Conditions d’écoute modérées.

NR 45 – 55

Conditions de travail acceptables avec un minimum de compréhension de la parole.

NR 50 – 70

Atelier.

Quel est le niveau de bruit maximum imposé par la législation ?

Article 58.5 du RGPT

À propos des installations de ventilations artificielles ou de climatisation des locaux de travail fermés, il est précisé que “ces installations doivent être conçues de manière à éviter qu’ils ne produisent du bruit ou des vibrations qui soient une source de gêne ou d’inconfort pour les travailleurs“. Les ventilateurs d’un évaporateur dans une ambiance à basse température tels que les ateliers de boucherie peuvent devenir vite des sources de nuisance sonore.

La réglementation belge ne prévoit des mesures particulières (surveillance médicale, moyens de protection,…) que lorsque le niveau d’exposition personnelle dépasse une pression acoustique de 85 dB(A), circonstances rencontrées dans les ambiances industrielles comme les locaux techniques des compresseurs par exemple.

Ce seuil est ramené à 80 dB(A) dans le projet de directive européenne.

Les installations de ventilation et de climatisation et de froid alimentaire ne sont donc pas concernées. Pour plus d’informations à ce sujet, on consultera la brochure Bruit – Stratégie d’évaluation et de prévention des risques du Ministère fédéral de l’Emploi et du Travail.

AR 16 janvier 2006 (Ministère Fédéral de l’Emploi et du Travail)

L’article 6 de cet ouverture d'une nouvelle fenêtre ! Arrêté Royal (PDF) relatif à la Protection de la santé et de la sécurité des travailleurs contre les risques liés au bruit sur le lieu de travail (M.B. 15.2.2006), définit les valeurs limites d’exposition et les valeurs d’exposition déclenchant l’action par rapport au niveau d’exposition quotidienne au bruit et à la pression acoustique de crête sont fixées à :

  1. valeurs limites d’exposition :
    LEX, 8h = 87 dB(A) et Pcrête = 200 Pa respectivement (140 dB(C) par rapport à 20 μPa);
  2. valeurs d’exposition supérieures délenchant l’action :
    LEX, 8h = 85 dB(A) et Pcrête = 140 Pa respectivement (137 dB(C) par rapport à 20 μPa);
  3. valeurs d’exposition inférieures délenchant l’action :
    LEX, 8h = 80 dB(A) et Pcrête = 112 Pa respectivement (135 dB(C) par rapport à 20 μPa).

Sans rentrer dans les détails, ses valeurs limites sont rarement rencontrées dans le secteur commercial. Néanmoins, on sera attentif au niveau de bruit qui pourrait être présent à proximité des compresseurs frigorifiques.

Norme NBN EN 13779

La norme européenne NBN EN 13779 (Les systèmes de ventilation pour les bâtiments – critères de conception de l’ambiance intérieure) propose une plage de confort acoustique avec une valeur par défaut (en général la valeur médiane), sur base de niveaux de pression acoustique à respecter dans les locaux :

Type de bâtiment

Type de local

Niveau de pression acoustique en dB(A)

Plage type

Valeur par défaut

Résidentiel

salle de séjour

25-40

32

chambre

20-35

26

Établissements dédiés aux enfants

écoles maternelles, crèches

30-45

40

Lieux publics

auditoriums

30-35

33

bibliothèques

28-35

30

cinémas

30-35

33

tribunaux

30-40

35

musées

28-35

30

Lieux commerciaux

magasins de détail

35-50

40

grands magasins

40-50

45

supermarchés

40-50

45

grandes salles d’ordinateurs

40-60

50

petites salles d’ordinateurs

40-50

45

Hôpitaux

couloirs

35-45

40

salles d’opération

30-48

40

salles de consultation

25-35

30

chambre de nuit

20-35

30

chambre de jour

25-40

30

Hôtels

accueil

35-45

40

salles de réception

35-45

40

chambres (pendant la nuit)

25-35

30

chambres (pendant le jour)

30-40

35

Bureaux

petits bureaux

30-40

35

salles de conférence

30-40

35

bureaux paysagés

35-45

40

bureaux compartimentés (cabines)

35-45

40

Restauration

cafétéria

35-50

40

restaurants

35-50

45

cuisines

40-60

55

Écoles

salles de classe

30-40

35

couloirs

35-50

40

gymnases

35-45

40

salle des professeurs

30-40

35

Sport

stades couverts

35-50

45

piscines

40-50

45

Général

toilettes

40-50

45

vestiaires

40-50

45


Comment évaluer sa situation ?

Distinguer le type de bruit

Au départ, il est important de bien distinguer le type de bruit qui pose problème en fonction du mode de propagation : bruit aérien ou bruit solidien.

  

Bruit aérien.

  

Bruit solidien.

Bruit aérien créé par l’écoulement turbulent de l’air

Essentiellement,

  • le frottement de l’air sur les pales des ventilateurs (ventilateurs d’évaporateur et de condenseur),
  • le passage à trop grande vitesse de l’air de climatisation dans les conduites par exemple;

Ce bruit (plutôt dans les aigus) se transmet aux locaux par l’air du réseau de distribution. Si c’est une bouche que l’on soupçonne de produire du bruit, on peut la démonter et examiner si le bruit subsiste.

Améliorer

Pour insérer un silencieux dans le réseau d’air, placer des bouches avec absorbeur acoustique, diminuer la vitesse de rotation du ventilateur, …

Bruit solidien (ou bruit d’impact) créé par les vibrations

On distingue,

  • les vibrations des ventilateurs des évaporateurs,
  • les vibrations du compresseur du groupe frigorifique associé qui ne serait pas monté sur plots antivibratiles,
  • les vibrations des ventilateurs du condenseur ou de la tour de refroidissement,

Ce bruit (plutôt dans les graves) se transmet aux locaux par la structure du bâtiment (planchers de béton,…), par les parois de séparation des locaux techniques, par la structure de la gaine de climatisation elle-même.

Améliorer

Pour insérer des plots antivibratiles entre l’équipement et son support, insérer des manchettes acoustiques, …

Bruit en provenance de l’extérieur

Il est possible également que l’origine du bruit soit extérieure au bâtiment (bruit routier, par exemple). On sera alors très attentif à l’étanchéité de l’enveloppe.

Étanchéité de l’enveloppe

On pense, avec raison, que la fenêtre est le point faible de la façade. Mais généralement, ce n’est pas la vitre qui est le point le plus critique, mais les ouvertures entre les battants (absence de joints souples) et au droit de la fixation du dormant (mauvais resserrage). Le remplacement d’un simple vitrage par un nouveau châssis double vitrage améliore fortement l’isolement acoustique aux bruits extérieurs, non pas tellement par le doublement de la vitre, mais bien par l’amélioration de l’étanchéité à l’air. Pour rendre le vitrage lui-même plus isolant, il faut installer un double vitrage dont les épaisseurs des 2 vitres sont différentes.

Bruits liés à la ventilation et la climatisation

On sera attentif également à l’existence de grilles de ventilation naturelle pouvant créer un pont acoustique avec l’extérieur. Un traitement particulier est généralement décidé lorsque le bruit moyen en façade Leq dépasse 70 dB(A).

Concevoir

Installer un système de ventilation double flux.

Améliorer

Placer des grilles d’entrée d’air avec absorbeur acoustique.

Concevoir

Diminuer la vitesse de rotation du ventilateur du condenseur.

Relevé au sonomètre du niveau sonore global

Pour évaluer quantitativement la gêne acoustique, il y a lieu de procéder à une mesure du niveau de bruit à l’aide d’un sonomètre.

Schéma principe du sonomètre.

Les résultats seront pondérés par un filtre “A”afin de s’adapter à la sensibilité de l’oreille humaine.

Un appareil de classe 3 est suffisant pour une évaluation des problèmes en interne. Notons que la NBN S 01-401 définit les conditions générales à observer au cours des mesures pour les bruits extérieurs et pour les bruits intérieurs (distance du sonomètre par rapport au sol, au mur, au fenêtre, dans les locaux de séjour et de repos, les écoles, les bureaux, les salles diverses, …).

Si l’on souhaite vérifier la qualité d’isolement apportée par une paroi au passage des bruits aériens, un acousticien peut générer un bruit d’un côté de la paroi, et enregistrer le spectre sonore de l’autre côté. La différence représente l’affaiblissement acoustique de la paroi. Il est alors possible de comparer cette valeur à celle requise par la NBN S 01-401.

Améliorer

Procéder à un doublage acoustique de la cloison.

Si l’on souhaite vérifier la qualité d’isolement apportée par un plancher au passage des bruits solidiens, un acousticien peut générer un bruit (une masse d’un poids donné qui tombe d’une hauteur donnée), d’impact normalisé et enregistrer le spectre sonore de l’autre côté. A nouveau l’affaiblissement de la paroi s’en déduira et sera comparé à la valeur requise par la norme.

Améliorer

Insérer un matériau résilient (plots antivibratiles, chape flottante,…).

Analyse du spectre de fréquence

Un bruit est un mélange d’une multitude de sons de fréquences différentes. Comme la lumière qui est un mélange de plusieurs couleurs. Le relevé du spectre sonore par un spécialiste peut lui permettre de retrouver l’équipement qui est à l’origine du bruit.

Vérifications rapides sur l’installation

  • Vérifier la présence de manchettes souples entre le caisson de ventilation et les gaines de distribution. Celles-ci doivent être suffisamment souples pour ne pas transmettre les vibrations du ventilateur, mais pas trop lâches pour ne pas obstruer le passage de l’air.
  • Vérifier la présence de plots antivibratiles sous le caisson de ventilation.
  • Vérifier la présence d’un silencieux entre le ventilateur et le réseau de distribution.