© Architecture et climat 2023.

  1. Amenée d’air naturel
  2. Grille de transfert
  3. Evacuation naturelle

Principe

Dans la ventilation naturelle, ou système A, suivant la norme NBN D50-001, aucun ventilateur n’intervient. L’air se déplace grâce aux différences de pression dues au vent qui existent entre les façades du bâtiment et grâce à la différence de masse volumique en fonction de sa température, c’est le tirage thermique ou l’effet cheminée. La circulation de l’air est donc totalement naturelle !

L’air peut pénétrer dans un bâtiment au travers des inétanchéités. On ne peut considérer à proprement parler ce phénomène comme de la ventilation. En effet, les débits d’air résultants sont tout à fait incontrôlables en fonction du vent, des ouvertures parasites… On parle dans ce cas d’infiltrations.

Des amenées d’air (grilles réglables, vasistas) doivent être disposées en façade pour les locaux dits “propres” (bureaux, séjours, …). Des ouvertures de transfert (détalonnage des portes ou grilles) permettent le passage de l’air vers les locaux dits “humides” ou “viciés” (sanitaires, cuisine, …). Dans ces derniers, l’air est évacué grâce à des conduits verticaux débouchant en toiture.

© Architecture et climat 2023.

  1. Air neuf
  2. Air vicié

Avantages

La ventilation entièrement naturelle ne demande aucune consommation électrique, le moteur du déplacement d’air étant la pression du vent et les différences de température. Elle est en ce sens économique et réduit l’impact du bâtiment sur l’environnement.

En outre, les éléments de ventilation naturelle demandent généralement très peu d’entretien et ne comprennent pas de ventilateurs bruyants.


Inconvénients

Cette apparente économie d’énergie doit être mise en balance avec la garantie de performance que l’on peut obtenir avec un tel mode de ventilation. En effet, la ventilation naturelle étant liée aux phénomènes naturels de mouvement de l’air, la qualité de l’air risque de ne pas être garantie dans tous les locaux. Le renouvellement d’air peut être fortement perturbé par le vent, par l’ouverture de fenêtres… Les débits d’air recommandés par les normes sont ainsi difficilement atteignables sur la durée et la ventilation naturelle n’est jamais privilégiée lors d’une nouvelle construction.

Pour garantir un bon fonctionnement d’une évacuation naturelle, celle-ci doit consister en un conduit vertical débouchant correctement en toiture. Si cette condition, parfois difficile à mettre en œuvre, ne peut être remplie, l’évacuation naturelle doit être abandonnée.

Comme pour la ventilation simple flux (extraction mécanique) :

  • L’air neuf n’est pas filtré et les grilles d’amenée d’air peuvent laisser filtrer les bruits extérieurs, ce qui peut être délicat en site urbain ou fortement pollué.
  • Les grilles d’ouvertures peuvent engendrer un inconfort, par exemple en plein hiver, sauf si la grille d’ouverture est placée à une hauteur supérieure à 1,80 m par rapport au sol.

  • Les ouvertures entre locaux, favorisent le passage de bruits pouvant être très gênants. Un traitement acoustique des grilles doit alors être prévu. Mais en pratique, la présence d’absorbeur acoustique dans une ouverture augmente son épaisseur et sous-entend généralement que la grille doit être placée dans l’épaisseur du mur (et non dans le vitrage ou dans la porte).
  • Enfin, les ouvertures dans les façades ne sont pas toujours du goût des architectes !

Régulation

Il est plus qu’utile d’adapter le fonctionnement de la ventilation en fonction des besoins (en période d’occupation, la nuit, week-end). Il existe plusieurs possibilités de réguler la ventilation naturelle : bouches réglables, grilles hygroréglables, grilles commandées électriquement, bras mécaniques pour l’ouverture des fenêtres… par exemple en fonction d’un horaire ou d’une sonde CO2.

Une ventilation naturelle par ouverture manuelle des fenêtres est également fortement conditionnée par le comportement des occupants et leur conscience du niveau de pollution du local. Il peut donc être utile d’utiliser un appareil avertisseur basé sur la concentration en CO2 par exemple pour conscientiser l’usager sur la qualité de son air.